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Photo du rédacteurCatherine Houssiau- Bianca Lamontagne

La cyberdépendance : Qu’est-ce que ça mange en automne ?

La cyberdépendance, c’est quoi ?


La cyberdépendance est une surutilisation d’internet qui mène à un usage problématique pouvant générer un sentiment de détresse et des difficultés au niveau psychologique, professionnel et social.

Tout comme la dépendance aux drogues, à l’alcool, aux médicaments et autres, la cyberdépendance amène des comportements destructeurs tant pour soi que vis-à-vis de l’entourage. En voici quelques exemples :

· Perte d’activités sociales afin de passer plus de temps sur son téléphone ou sur internet

· Négligence de ses études ou de son travail, de sa famille

· Difficulté à s’endormir dû à l’utilisation du téléphone

· Perte de loisirs

· Isolement



Pourquoi devient-on cyberdépendant ?


La cyberdépendance, comme les autres dépendances, se met en place suite à un déséquilibre du « circuit de la récompense » dans notre cerveau. Ce circuit est très utile pour la survie de l’espèce car il récompense l’exécution des fonctions vitales telles que manger, boire et dormir par une sensation agréable, via la dopamine, appelée aussi l’hormone du plaisir. Ainsi, il est très important dans la motivation de nos comportements.

Un bonhomme devant des réseaux
Les activités en ligne activent le circuit de la récompense

Or, les études récentes montrent que les activités en ligne déclenchent ce circuit de la récompense et libère la fameuse dopamine et donc le plaisir. Ce qui nous fait répéter ce comportement. Mais le cerveau s’adapte et on doit donc augmenter la durée de temps ou l’intensité des activités en ligne pour avoir des quantités de plus en plus élevées de dopamine et de retrouver le même sentiment de plaisir qu’auparavant (voir l’article sur l’accoutumance). En gros, on devient accroc aux likes, aux notifications, à la socialisation virtuelle, etc… et on a ‘’besoin’’ de sa ‘’dose d’internet’’. Si on ne l’a pas, des symptômes physiques et psychologiques peuvent apparaitre. On s’est englué dans la toile!


Des symptômes ?


Oui, tout comme les drogues, la cyberdépendance a des conséquences physiologiques et psychologiques sur les individus car les mêmes déséquilibres neurophysiologiques sont à l’œuvre. On ressent aussi un ‘’manque’’ d’écrans….


Voici quelques exemples de symptômes pouvant être observés à moyen ou long terme :

Symptômes physiologiques :

· Engourdissement, picotements dans la main pouvant s’accompagner d’une douleur et d’une perte de dextérité

· Sécheresse oculaire

· Maux de têtes

· Migraine

· Négligence de l’hygiène personnelle

· Maux de dos

· Insomnie

Symptômes psychologiques :

· Sentiment de vide, de dépression, d’anxiété lors de l’éloignement des réseaux

· Sentiment de bien-être, de soulagement, d’euphorie lors de l’utilisation d’internet ou du téléphone

· Irritabilité

· Honte, culpabilité dû à l’utilisation excessive


C’est quoi qui nous captive?


Ne vous y trompez pas, des développeurs et des experts en motivation humaine mettent beaucoup d’énergie et d’argent pour accrocher notre attention en activant notre circuit de la récompense. Ils maîtrisent si bien ces éléments (objectifs atteignables, feedback fréquent et attrayant, approbation sociale, progression continue, imprévisibilité, sons surprenants, couleurs captivantes, etc…) qu’il devient difficile de résister au désir d’utiliser Internet. Évidemment, notre ‘’attraction’’, devenue compulsive, leur rapporte gros.


La diversification des activités en ligne et leur accessibilité constante, le jour comme la nuit, où que l’on soit (ou presque) et tout ça gratuitement aide à la surutilisation des plateformes.


Voici quelques activités en ligne fréquentes chez les personnes cyberdépendantes :

· Activités sexuelles en ligne.

· Cyber relations : cela consiste à se créer des amis virtuels et échanger avec eux au détriment des activités sociales et des relations interpersonnelles dans la vie réelle.

· Jeux en ligne : passer plusieurs heures à jouer à des jeux en ligne, parfois des jeux de hasard et d’argent.

· La recherche d’informations abusives : cela consiste à passer une grande partie de son temps sur le site web d’informations afin de se tenir informés sur l’actualité.

· Le FOMO (Fear of missing out) : est une forme d’anxiété caractérisée par la peur de manquer une nouvelle ou un événement important. Les gens sont donc presque constamment sur les réseaux sociaux cherchant une occasion afin d’interagir socialement.


Se poser les bonnes questions


Pour plusieurs personnes, il est normal d’utiliser internet. En effet, internet est devenu un outil incontournable dans notre vie quotidienne : au travail, dans le cadre des études, pour rechercher des informations, pour rester en contact avec des amis éloignés géographiquement, pour payer ses factures, etc.

Devenir cyberdépendant est un processus insidieux, il s’installe tranquillement, à notre insu. Quand le téléphone et l’internet deviennent « scotchés » à notre main, il est temps de s’introspecter et de se questionner sur notre utilisation.


Voici des exemples de questions à se poser en lien avec la cyberdépendance :

- Est-ce que j’ai de la difficulté à limiter le temps que je passe sur internet ou sur mon téléphone?

- Est-ce que je trouve ça difficile de passer quelques heures sans internet ou mon téléphone?

- Est-ce que mon travail ou mes relations interpersonnelles ont déjà souffert dû au temps que je passe sur internet ou sur mon téléphone ?

Il existe un test qui permet d’aller plus loin dans le questionnement de son utilisation d’internet


Et si je décrochais un peu?


Voici quelques pistes pour commencer à décrocher :

- Noter durant 15 jours les heures d’utilisation d’internet et du téléphone et noter comment vous vous sentez (voir document)

- Se mettre des limites d’utilisation

- Prioriser les activités extérieures et/ou sociales

- Venir parler à un/e intervenant/e de l’Unité Domrémy


Tout comme manger sainement est utile pour la santé mais abuser de malbouffe est nocif, internet peut être un outil très utile et porteur pour l’évolution, mais la question centrale pour une utilisation saine reste ‘’Comment je l’utilise ‘’?


Pour terminer, nous vous laissons avec cette possibilité, à écouter en vous :

Et si se déconnecter, c’était se reconnecter avec soi-même….

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