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Accorder son pardon à quelqu'un

L’expérience du pardon est un processus à la fois difficile et porteur de guérison. Difficile, car il demande d’entrer en soi-même, de concentrer son attention sur les mouvements de son cœur et de se s’interroger: “Qu’est-ce que le pardon représente pour moi ? Que pourrait-il m’apporter ?”

Une démarche de pardon, demande beaucoup d’attention et de délicatesse envers soi-même. C’est-à-dire de laisser émerger les émotions et les sentiments qui m’animent, sans me brusquer.

Guérisseur, car accorder son pardon à quelqu’un qui nous a blessé, découle souvent d’un besoin de reprendre du pouvoir sur une blessure ressentie afin qu’elle ne braque plus mon énergie et mon attention sur un douloureux passé.

Pardonner n’est pas oublier, puisque si nous oublions l’offense qu’aurons-nous à pardonner ?

Pour atteindre un pardon authentique, il est nécessaire de reconnaître notre blessure. De la nommer, de la considérer. S’avouer notre souffrance car sans cela, le pardon accordé prendra la forme d’un bouclier contre la souffrance.

Le piège pour la personne offensée est d’entretenir ses émotions de colère et de ressentiment. C’est justement cette réaction défensive qui maintient le « pouvoir » de l’offenseur sur l’offensé. Quand s’installe un climat de vengeance, on oublie souvent l’impact destructeur de celle-ci sur soi-même. Le pardon est un choix, comme le ressentiment en est un.


Si je choisis d’abandonner mon « droit » au ressentiment et à la haine, je m’ouvre à la possibilité de voir ma souffrance diminuer. Martin Gray a dit : Pardonne pour libérer en toi les forces de l’amour.

Briser la honte pour accéder au pardon


Une offense provoque souvent un sentiment d'humiliation et de honte.

Car on peut se sentir bien petit et seul face à l’offense. Il est donc nécessaire de reconnaître la honte, la relativiser, la digérer et l’intégrer. La honte porte souvent des masques. On la retrouve dissimulée sous la colère, la victimisation et le perfectionniste, entre autres.

La colère et le besoin de se venger servent souvent à masquer la honte.

Au lieu de l’accepter, l’offensé honteux et humilié réagit en voulant à son tour humilier l’offenseur. Il est donc utile de préparer le terrain en faisant un nettoyage émotionnel.


Ne pas s’acharner à vouloir pardonner


L’entêtement à vouloir pardonner à tout prix est une avenue infructueuse. Car l’acharnement empêche la venue du pardon. Il est suggéré de faire l’inventaire de tous nos faux motifs à pardonner pour les sortir de l’ombre, et ainsi amener à la lumière nos réelles motivations à choisir la voie du pardon. Pardonner n’excuse pas l’offense et ne la nie pas non plus. Le pardon ne permet pas automatiquement de se retrouver comme avant l’offense. Du genre; on efface et on recommence. Nous confondons souvent pardon et réconciliation. Bien que dans les relations intimes de parenté, par exemple la réconciliation pourrait être la conséquence « normale » ou attendue du pardon, elle ne s’avère pas toujours réalisable ou même souhaitable. À la suite d’une démarche de pardon, on peut décider de renouveler la relation ou d’y mettre fin.


S’engager dans l’aventure du pardon


Le pardon est une aventure humaine et spirituelle, dit l’auteur Jean Monbourquette. Car il requiert de la patience avec soi-même, du temps, de l’introspection ou si vous préférez des conversations intérieures, de la retenue et du lâcher-prise dans son désir d’obtenir réparation ou réconciliation. Et de la persévérance dans sa décision d’aller jusqu’au bout de sa décision de pardonner.

Le pardon débute par la décision de ne pas se venger. Le choix de la non-vengeance doit être réfléchi, car il ne s’agit pas de succomber à l’impulsivité du moment ou à un excès de volontarisme. Ne pas se venger est une décision profonde qui vient d’un désir de guérir et de grandir comme être humain.

Les relations humaines deviendraient impossibles si le pardon n’existait pas. Le pardon s’adresse d’abord à soi-même, ensuite aux personnes mortes ou vivantes et même aux institutions qui nous ont offensés.


En terminant, voici quelques suggestions de lecture, si l’aventure du pardon vous interpelle.


2- Les douze étapes du pardon. Paul Ferrini éditions du Roseau

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